Covid-19 : le rapport explosif qu’Angela Merkel aurait caché

Angela Merkel, alors chancelière, aurait délibérément mis un rapport accablant sur l'origine du Covid-19 "sous clé" après en avoir pris connaissance en 2020.
L'entourage d'Angela Merkel et le gouvernement actuel restent muets sur cette affaire.

Selon une enquête des quotidiens Süddeutsche Zeitung et Die Zeit, l’Allemagne aurait dissimulé un rapport accablant du BND, son service de renseignement extérieur, sur l’origine de la pandémie. Ce document confidentiel conclurait avec une probabilité de « 80 à 95% » que le coronavirus est issu d’un accident au laboratoire de Wuhan.

Angela Merkel, alors chancelière, aurait délibérément mis ces informations « sous clé » après en avoir pris connaissance en 2020. Olaf Scholz, son successeur, informé dès sa prise de fonction en 2021, aurait commandé une révision des conclusions sans jamais les rendre publiques ni les partager avec le Parlement.

Le rapport s’appuierait sur un trio de sources crédibles : documents publics, données internes de l’Institut de virologie de Wuhan, et résultats d’une opération secrète baptisée « Saaremaa ». Confrontés à ces révélations, l’entourage de Merkel reste muet, tandis que Berlin se retranche derrière sa formule rituelle : le gouvernement « ne commente pas les affaires de renseignement ».

Cette révélation fait écho à la position de la CIA qui, en janvier dernier, avait également pointé la probabilité d’une fuite de laboratoire, tout en précisant disposer d’un « faible degré de confiance » faute de preuves définitives. L’agence américaine maintenait d’ailleurs que les deux scénarios — origine naturelle ou accident de laboratoire — demeuraient plausibles.

Le rapport réactive l’hypothèse d’une fuite provenant du laboratoire de virologie de Wuhan.

Du complot à l’hypothèse crédible ?

L’origine du virus reste un champ de bataille scientifique et géopolitique. Lorsque l’hypothèse d’une fuite de laboratoire avait émergé en 2020, portée notamment par Donald Trump, le consensus médiatique et scientifique l’avait immédiatement cataloguée comme désinformation.

La théorie naturelle, initialement dominante, suggère une transmission des chauves-souris à l’homme sans intervention humaine. La Chine, qui rejette catégoriquement l’hypothèse du laboratoire, accuse les pays occidentaux d’instrumentaliser la question à des fins politiques.

En février 2021, une équipe mandatée par l’OMS avait qualifié la piste du laboratoire d' »extrêmement improbable » après une visite controversée de douze jours à Wuhan. Le directeur général de l’organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait toutefois nuancé ces conclusions hâtives, appelant à poursuivre les investigations et soulignant que « toutes les hypothèses restaient ouvertes ».

Si ces allégations de dissimulation se confirmaient, elles ébranleraient profondément la confiance publique envers les institutions démocratiques occidentales. Pourquoi avoir enterré un rapport aussi crucial ? Quelles considérations diplomatiques ou économiques ont primé sur la transparence ? L’enquête journalistique pourrait bien déclencher un séisme politique et relancer l’exigence d’une investigation véritablement indépendante sur les origines d’une catastrophe sanitaire mondiale.

Cette affaire pose également des questions dérangeantes sur les relations entre l’Allemagne et la Chine durant l’ère Merkel. Berlin aurait-il sacrifié la vérité sur l’autel des relations commerciales privilégiées avec Pékin ? Ce dossier pourrait fragiliser l’héritage politique de l’ancienne chancelière, longtemps considérée comme la gardienne des valeurs démocratiques européennes.

Le silence persistant des autorités allemandes face à ces révélations n’est guère rassurant. Il témoigne peut-être d’un malaise profond et de la difficulté à justifier une décision aux conséquences considérables sur la gestion mondiale de la pandémie et sur la perception de la responsabilité chinoise.

Alors que les débats sur l’origine du virus semblaient s’essouffler, cette affaire pourrait raviver les tensions internationales et relancer les investigations scientifiques. Plus de quatre ans après l’apparition du SARS-CoV-2, la question fondamentale de son origine reste sans réponse définitive – et les révélations allemandes suggèrent que certains gouvernements pourraient détenir des pièces cruciales du puzzle qu’ils ont choisi de ne pas partager.

Carrefour-Soleil

Be the first to comment

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*