Après le Covid-19, des chercheurs chinois identifient un nouveau coronavirus capable d’infecter l’humain

Cette recherche souligne l'importance cruciale de la surveillance des agents pathogènes émergents.

Des chercheurs chinois identifient chez des chauves-souris un coronavirus capable de se lier aux cellules humaines, ravivant les préoccupations concernant les futures menaces pandémiques.

Un nouveau coronavirus capable d’infecter potentiellement l’homme vient d’être découvert par des scientifiques chinois, selon une étude publiée récemment dans la prestigieuse revue Cell. Baptisé HKU5-CoV-2, ce virus identifié chez des chauves-souris présente une caractéristique inquiétante : sa capacité à se lier efficacement à l’Enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2), la porte d’entrée qu’utilisent les virus pour infecter les cellules humaines.

L’étude, menée par des chercheurs de l’Institut de virologie de Wuhan, révèle que ce nouveau virus est une lignée distincte du HKU5-CoV, un coronavirus découvert en 2006 à Hong Kong. Contrairement à son prédécesseur, cette nouvelle variante dispose d’adaptations moléculaires lui permettant potentiellement d’infecter un large éventail de mammifères, dont l’espèce humaine.

« Les expériences en laboratoire ont démontré que le HKU5-CoV-2 peut utiliser efficacement l’ACE2 humaine pour pénétrer dans les cellules », expliquent les scientifiques dans leur publication. Plus préoccupant encore, les anticorps développés contre le SARS-CoV-2 (le virus responsable du Covid-19) n’offriraient qu’une protection limitée contre ce nouveau virus.

Le HKU5-CoV-2 présente des similitudes génétiques plus importantes avec le virus du Syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) qu’avec celui du COVID-19. Le MERS, rappelons-le, est une zoonose dangereuse mais à propagation limitée, qui se transmet principalement du chameau à l’homme. Il a été identifié pour la première fois en Arabie saoudite en 2012.

Malgré ces découvertes, les chercheurs tiennent à nuancer leurs conclusions. « En raison de facteurs sous-optimaux pour l’adaptation humaine, le risque d’émergence du HKU5-CoV-2 dans les populations humaines ne doit pas être exagéré », précisent-ils dans leur étude.

Plusieurs éléments rassurants méritent d’être soulignés : aucun cas humain d’infection par le HKU5-CoV-2 n’a été signalé à ce jour, et les chercheurs ont identifié certaines caractéristiques du virus qui l’empêcheraient probablement d’infecter facilement l’homme.

Le HKU5-CoV-2 présente des similitudes génétiques plus importantes avec le MERS qu’avec le COVID-19. 

La transmission interhumaine est incertaine

Par ailleurs, la capacité théorique d’un virus à franchir la barrière d’espèce ne garantit pas sa transmission interhumaine efficace. La grande majorité des virus zoonotiques ne parviennent jamais à acquérir cette capacité critique.

Cette découverte s’inscrit dans un contexte plus large de vigilance accrue envers les coronavirus depuis la pandémie de COVID-19, qui a causé plus de 20 millions de décès à l’échelle mondiale. Avant même cette crise sanitaire, les scientifiques s’inquiétaient du potentiel pandémique des coronavirus, compte tenu de leur grande diversité et de leur large distribution dans le règne animal.

Les coronavirus constituent une vaste famille virale dont sept membres sont connus pour infecter l’homme. Quatre d’entre eux provoquent généralement des rhumes bénins, tandis que trois autres – le SRAS (apparu en 2003), le MERS et le SARS-CoV-2 – ont causé des épidémies de gravité variable.

Cette recherche souligne l’importance cruciale de la surveillance des agents pathogènes émergents. Elle rappelle que notre lutte contre les maladies infectieuses émergentes est perpétuelle. Si le HKU5-CoV-2 ne franchira peut-être jamais la barrière humaine, d’autres virus pourraient y parvenir.

Qu’il s’agisse d’un coronavirus, d’un virus de la grippe aviaire ou d’un autre agent pathogène encore inconnu, les conditions propices à une future pandémie existent toujours. La détection précoce et l’étude approfondie de ces menaces potentielles demeurent essentielles pour prévenir ou atténuer l’impact de la prochaine crise sanitaire mondiale.Dans un monde interconnecté où les interfaces entre humains et animaux sauvages se multiplient, la vigilance scientifique reste notre meilleure ligne de défense contre les pandémies futures.

Carrefour-Soleil

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