Observez une pause numérique et votre cerveau vous dira merci

Après seulement 14 jours de "désintoxication technologique", 91% des participants ont rapporté une amélioration de leur humeur.
L'augmentation du stress et de l'anxiété figure parmi les effets secondaires les plus préoccupants de notre hyperconnexion.

Mettre son smartphone en veille pendant deux semaines aurait un effet sur l’humeur comparable à celui des médicaments antidépresseurs, selon des chercheurs américains.

L’utilisation nocturne prolongée des appareils numériques est devenue un phénomène sociétal préoccupant. De nombreux individus persistent dans la consultation de leurs écrans jusqu’à des heures tardives, malgré la conscience des répercussions sur leur cycle de sommeil. Ce comportement, progressivement intégré comme extension cognitive de l’être humain moderne, pourrait avoir des conséquences néfastes plus importantes que précédemment estimées sur la santé mentale. 

Les conclusions de cette recherche américaine remettent fondamentalement en question le paradigme actuel de notre relation aux technologies numériques. Elles suggèrent qu’une simple interruption de leur usage constituerait un traitement efficace contre certains troubles psychologiques contemporains.

Des chercheurs de l’université du Texas à Austin ont mené une expérience révélatrice auprès de 467 personnes âgées de 18 à 74 ans. Le protocole était simple : bloquer l’accès à Internet sur leur smartphone pendant deux semaines, tout en conservant les fonctions d’appel et de messagerie. Les résultats sont saisissants.

Après seulement 14 jours de « désintoxication technologique » – terme désignant une période volontaire d’abstinence ou de réduction de l’utilisation des appareils numériques – 91% des participants ont rapporté une amélioration de leur humeur. Plus précisément, 71% ont noté une meilleure santé mentale et 73% un bien-être général accru.

Les chercheurs ont aussi observé une diminution significative des symptômes dépressifs. Cette amélioration de la santé mentale était comparable à celle obtenue par la prise d’antidépresseurs qui agissent sur les neurotransmetteurs cérébraux pour réguler l’humeur.

L’impact sur les capacités cognitives s’est également révélé remarquable. Les participants ont enregistré des gains d’attention équivalents à un « rajeunissement mental » de 10 ans.

« Il est facile d’oublier que la connectivité permanente est un phénomène relativement récent », souligne l’étude. Contrairement aux débuts d’Internet, où l’accès se limitait à un ordinateur familial dans un espace commun, nous portons désormais le monde entier dans notre poche.

Cette évolution a entraîné des conséquences inattendues sur notre bien-être. L’augmentation du stress et de l’anxiété figure parmi les effets secondaires les plus préoccupants de notre hyperconnexion. Les personnes examinées souffrent aussi d’une réduction de la durée d’attention.

Le paradoxe est saisissant : alors que les smartphones intègrent de plus en plus de fonctionnalités destinées à améliorer notre santé mentale (applications de méditation, de suivi du sommeil, etc.), l’appareil lui-même pourrait être à l’origine de nos maux.

Planifier régulièrement des journées entières sans applications d’information ni médias sociaux, telle est le grand défi à relever pour toutes les personnes qui sont à la recherche d’une « désintoxication technologique ».

Remplacer la déconnexion par la reconnexion

Un aspect particulièrement intéressant de l’étude est que les participants n’ont pas simplement arrêté d’utiliser leur téléphone : ils ont remplacé cette habitude par des activités plus bénéfiques. Plus ils restaient éloignés de leur smartphone, plus ils rapportaient se sentir bien.

Cette observation suggère que la clé ne réside pas uniquement dans la déconnexion, mais dans ce qui vient remplacer la consultation frénétique des contenus sur son smartphone. Des causeries, des activités physiques, de la lecture ou simplement des moments de calme constituent des alternatives avantageuses pour notre bien-être mental et physique.

Les chercheurs reconnaissent qu’une déconnexion totale n’est pas réaliste pour la plupart d’entre nous. Heureusement, même de petits changements peuvent faire une grande différence. Ils recommandent de commencer par des pauses courtes de 30 à 45 minutes, puis d’augmenter progressivement la durée. 

Désactiver les notifications non essentielles est également conseillé pour réduire les distractions quotidiennes. L’idéal serait de planifier régulièrement des journées entières sans applications d’information ni médias sociaux, en privilégiant plutôt les interactions réelles avec notre entourage.

Ces mesures simples pourraient bien être le premier pas vers une relation plus saine avec la technologie, et par extension, avec nous-mêmes.

Alors que nous poursuivons notre quête collective de bien-être à l’ère numérique, cette étude nous rappelle une vérité fondamentale : parfois, le meilleur usage de notre technologie pourrait simplement être de savoir quand la mettre de côté.

Carrefour-Soleil

Be the first to comment

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*