Scandale au sommet du Forum de Davos

Le fondateur du World Economic Forum (WEF), Klaus Schwab, se retrouve dans la tourmente après des révélations explosives transmises au Wall Street Journal.
Le fondateur du WEF a été écarté «pour éviter de nuire à la réputation du Forum.»

Un lanceur d’alerte accuse l’emblématique fondateur du World Economic Forum (WEF) et son épouse d’avoir allègrement puisé dans les ressources de l’organisation pour leurs affaires personnelles, sans aucun garde-fou.

Le fondateur du World Economic Forum (WEF), Klaus Schwab, se retrouve dans la tourmente après des révélations explosives transmises au Wall Street Journal. La missive anonyme, parvenue la semaine dernière aux plus hautes instances du WEF, fait trembler les colonnes du temple de Davos. Au-delà des accusations financières, elle met en lumière de graves dysfonctionnements dans la gouvernance de cette institution influente. 

L’existence de cette enquête interne a été confirmée au prestigieux quotidien américain par une source proche du dossier, renforçant la crédibilité de ces allégations qui pourraient ébranler l’édifice entier de la diplomatie économique mondiale.

La lettre explosive dévoile des pratiques stupéfiantes : Schwab aurait instrumentalisé des subordonnés pour extraire des milliers de dollars à son profit personnel. Plus scandaleux encore, les fonds de l’organisation auraient financé des massages en chambre d’hôtel, loin des regards. Ces accusations du lanceur d’alerte plongent davantage l’ancien dirigeant dans la tourmente et révèlent l’ampleur présumée des abus au sein du cercle d’influence mondial.

La missive accablante enfonce le clou : Hilde Schwab, épouse et ex-employée du Forum, aurait orchestré un système sophistiqué de détournement. Son modus operandi ? Organiser des rencontres fictives financées par l’organisation pour légitimer de somptueux séjours personnels aux frais du FEM. Ce volet conjugal de l’affaire étend le scandale et suggère un système bien rodé d’appropriation des ressources institutionnelles au profit du couple.

Selon le média Blick, le mercredi précédant Pâques a été le point de départ de l’effritement de l’édifice Schwab quand Thomas Buberl, puissant PDG d’Axa et gardien des risques au sein du conseil de fondation, a reçu en première ligne le brûlot anonyme. Très vite, des juristes externes ont été immédiatement mobilisés et les 26 membres du conseil de fondation, véritable panthéon du pouvoir mondial, ont été alertés sans délai.

Sauver la réputation du Forum

Dans la foulée, une réunion en ligne a réuni entre autres le numéro deux du WEF, Peter Brabeck-Letmathe, ancien patron de l’empire Nestlé. Al Gore, ex-vice-président américain, Larry Fink, titan de la finance (BlackRock), Christine Lagarde de la Banque centrale européenne (BCE) ainsi que la reine Rania de Jordanie.

Cet impressionnant aéropage de leaders n’a pas hésité à demander le départ du tout-puissant patron du WEF, «pour éviter de nuire à la réputation du Forum.» Acculé dans ses derniers retranchements, le fondateur s’est exécuté. 

Son départ, arraché sous la menace, répondait à un ultimatum implacable : démission immédiate ou divulgation publique des accusations explosives dès le mercredi suivant. Face à cette épée de Damoclès, l’architecte déchu du WEF n’a eu d’autre choix que de se soumettre, signant ainsi l’épilogue brutal de son règne sur l’élite économique planétaire pendant plus de 55 ans.

Loin de s’avouer vaincu, le clan Schwab a riposté avec véhémence. Selon le Wall Street Journal, leur porte-parole a balayé d’un revers catégorique l’intégralité des accusations du lanceur d’alerte. Plus menaçant encore, il a confirmé la détermination de Klaus Schwab à traîner devant les tribunaux non seulement l’auteur anonyme, mais aussi quiconque oserait propager « ces fausses vérités ».

Cette tempête s’abat sur un Forum déjà vulnérable. Critiqué tant par la gauche que par la droite comme un cénacle élitiste déconnecté des réalités populaires, Davos voyait son prestige s’éroder depuis des années. En coulisses, le tableau s’assombrissait davantage : le Journal avait précédemment révélé qu’un cabinet d’avocats enquêtait sur la culture interne du WEF, suite à des allégations de harcèlement et discrimination férocement démenties par l’organisation. Le scandale Schwab n’est ainsi que le dernier acte d’une descente aux enfers amorcée bien avant.

Carrefour-Soleil

Be the first to comment

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*