Plusieurs vaccins pourraient avoir un effet protecteur contre la maladie d’Alzheimer

L'importance de la vaccination pour la protection contre Alzheimer et la démence est enfin révélée. Photo: Matt Bennett

Le Journal of Alzheimer’s Disease a récemment publié en ligne une version préliminaire d’une étude qui révèle que les personnes âgées de 65 ans et plus qui ont reçu des doses de plusieurs vaccins sont nettement moins susceptibles de développer la maladie d’Alzheimer (MA).

Selon cette recherche, les vaccins administrés contre le tétanos, la diphtérie, les pneumocoques et l’herpès zoster (HZ), plus connu sous le nom de zona, sont liés à une réduction du risque de MA. L’étude souligne l’importance de la vaccination, non seulement pour la protection contre les maladies infectieuses, mais aussi pour un certain degré de protection contre la démence, à l’automne de la vie.

Pour cette raison, l’étude présente un intérêt certain. Elle a été menée par les coauteurs Kristofer Harris, directeur de programme au département de neurologie de la McGovern Medical School de l’UTHealth Houston, Yaobin Ling, assistante de recherche diplômée de la McWilliams School of Biomedical Informatics de l’UTHealth Houston, et Avram Bukhbinder, ancien étudiant de la faculté de médecine. Paul E. Schulz, professeur de neurologie Rick McCord à l’école de médecine McGovern, est l’auteur principal de l’article.

Les mêmes chercheurs avaient récemment découvert que les personnes ayant reçu au moins un vaccin contre la grippe avaient 40 % de risques en moins de développer la maladie d’Alzheimer (MA) par rapport à leurs pairs non vaccinés.

« Nous nous demandions si les résultats concernant la grippe étaient spécifiques au vaccin antigrippal », a déclaré Paul Schulz. Les données ont révélé que plusieurs autres vaccins pour adultes étaient également associés à une réduction du risque de MA.

L’étude rétrospective à grande échelle a porté sur des patients qui n’avaient pas souffert de démence pendant une période de deux ans et qui étaient âgés d’au moins 65 ans au début de la période de suivi de huit ans. Les chercheurs ont comparé deux groupes de patients similaires, l’un vacciné avec les vaccins contre la diphtérie, le tétanos la coqueluche acellulaire (Td/Tdap), le pneumocoque (PCV) et l’herpès zoster ou zona (HZ), et l’autre non vacciné.

En tenant compte de certaines conditions sociodémographiques, ils ont constaté une diminution significative de la MA chez les patients de 65 ans et plus qui avaient reçu un vaccin Tdap/Td (30 % de risque en moins), un vaccin HZ (25 %) ou un vaccin antipneumococcique (27 %), par rapport au groupe non vacciné.

Bénéfices neuroprotecteurs des vaccins

Selon les chercheurs, ces résultats soulignent l’importance de la vaccination non seulement pour la protection contre les maladies infectieuses, mais aussi pour les bénéfices neuroprotecteurs démontrés par cette étude. Bien que l’étude ne suggère pas de relation de cause à effet entre les vaccins et la MA, les chercheurs ont émis une hypothèse quant à la raison pour laquelle les vaccinations pourraient contribuer à protéger contre la maladie.

« Nous supposons que la réduction du risque de maladie d’Alzheimer associée aux vaccins est probablement due à une combinaison de mécanismes », a déclaré Avram Bukhbinder, l’un des auteurs de l’étude. Les vaccins peuvent modifier la façon dont le système immunitaire réagit à l’accumulation de protéines toxiques qui contribuent à la MA, par exemple en améliorant l’efficacité des cellules immunitaires à éliminer les protéines toxiques ou en « affinant » la réponse immunitaire à ces protéines de façon à réduire les « dommages collatéraux » causés aux cellules cérébrales saines situées à proximité. Bien entendu, ces vaccins protègent contre les infections telles que le zona, qui peuvent contribuer à la « neuroinflammation ».

Des études prospectives sont nécessaires pour mesurer spécifiquement l’impact des vaccins sur la MA. Cependant, il y aurait des problèmes éthiques à entreprendre un essai contrôlé randomisé dans lequel les participants seraient assignés à un groupe où les vaccins, une méthode importante de prévention des infections, ne seraient pas administrés.

Cette bonne nouvelle arrive juste après l’annonce d’un candidat vaccin immunothérapeutique ciblant les formes toxiques de bêta-amyloïde agrégé dans le cerveau pour traiter et prévenir la MA.

Appelé Vaxxinity UB-311, le vaccin dévoilé est une immunothérapie active, « sûre et bien tolérée », dont les premières données cliniques montrent une tendance à ralentir le déclin cognitif dans les cas légers de la MA. En outre, l’UB-311 est conçu pour produire des anticorps contre les oligomères et les fibrilles toxiques de bêta-amyloïde (Aβ) dans le cerveau.

Publié le 29 juillet 2023, le document de recherche conclut que l’immunothérapie active UB-311 permet de ralentir le déclin cognitif dans les formes légères de la maladie d’Alzheimer.

L’UB-311 pourrait offrir de nombreux avantages concurrentiels par rapport aux immunothérapies passives homologuées, notamment des doses moins fréquentes, un mode d’administration plus pratique, une meilleure accessibilité et un meilleur rapport coût-efficacité.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de 55 millions de personnes dans le monde vivent avec la maladie d’Alzheimer ou d’autres démences et 10 millions de nouveaux cas sont recensés chaque année.

Avec le vieillissement croissant de la population mondiale, cette maladie devient préoccupante pour les autorités sanitaires de nombreux pays qui peinent à comprendre les causes et, surtout, mettre au point des remèdes efficaces. Les vaccins sont de plus en plus étudiés en tant qu’outil potentiel pour réduire le risque d’expansion de la maladie.

Carrefour-Soleil

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