Selon un rapport, la sixième extinction massive d’espèces est en cours

Le nombre d'espèces dont la population diminue l'emporte sur celui des espèces dont la population augmente.

Une nouvelle étude atteste que la Terre entre dans sa sixième période d’extinction de masse, entièrement provoquée par l’homme. Ce dernier exerce plus que jamais une pression sur la nature en utilisant ses ressources sans favoriser leur rétablissement.

Une équipe de chercheurs de l’université Queen’s de Belfast (Irlande du Nord) a fait couler beaucoup d’encre en publiant un article dans la revue Biological Reviews. L’étude affirme que la perte globale de biodiversité causée par l’industrialisation est beaucoup plus alarmante qu’on ne le pensait auparavant.

Seulement 3 % des espèces mondiales en augmentation, moins de 50% des espèces sont dans une situation stable, alors que près de la moitié (48 %) sont désormais en déclin. Ces statistiques démontrent une fois de plus que la planète semble entrer dans sa sixième période d’extinction massive des espèces.

Décrivant cette tendance comme « l’un des effets les plus alarmants » du comportement humain, les scientifiques affirment que l’appauvrissement généralisé de la biodiversité a atteint des niveaux sans précédent, suscitant un « consensus croissant sur le fait que la vie sur Terre entre dans sa sixième extinction de masse. » Toutefois, par rapport aux cinq précédentes, cette extinction de masse est la première directement induite par une seule espèce, l’homme.

Les auteurs de l’article dénoncent les mesures de lutte contre cette extinction qui s’appuient traditionnellement sur la liste rouge des espèces menacées. Établi par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), ce document n’est plus adapté à l’ampleur du phénomène, selon les scientifiques. Se focaliser exclusivement sur les espèces répertoriées reviendrait à sous-estimer l’ampleur de la catastrophe.

Intitulée « More losers than winners: investigating Anthropocene defaunation through the diversity of population trends« , l’étude révèle que 33 % des espèces classées dans la liste rouge comme « non menacées » sont en déclin.

La sixième extinction de masse est la première directement induite par une seule espèce, l’homme.

71 000 espèces animales étudiées

Les scientifiques ont utilisé des données sur les tendances démographiques de plus de 71 000 espèces animales, dont des mammifères, des oiseaux, des reptiles, des amphibiens, des poissons et des insectes, dans le but de produire une évaluation complète à l’échelle mondiale.

« La biodiversité traverse une période de déséquilibre démographique, où le nombre d’espèces dont la population diminue l’emporte sur celui des espèces dont la population augmente, et ce dans des proportions alarmantes », conclut l’étude.

« Étant donné la vitesse sans précédent à laquelle les environnements mondiaux sont dégradés par les activités humaines, le nombre de populations qui s’effondrent en réponse à ces changements environnementaux rapides est bien plus élevé que le nombre d’espèces qui rattrapent de manière adaptative ces changements rapides. »

Les chercheurs attestent que l’humanité est actrice d’une période charnière. Elle a déjà transformé plus de 70 % des surfaces terrestres et utilise environ trois quarts des ressources en eau douce.

Les scientifiques indiquent les populations des espèces qui s’effondrent ont tendance à se concentrer sous les tropiques, tandis que la stabilité et l’augmentation des populations se retrouvent davantage dans les régions tempérées. Toutefois, ces schémas sont déterminés par la disponibilité des données qui, dans certains cas (insectes et poissons), sont très limitées.

2 136 espèces supplémentaires sont en déclin mais non classées comme menacées, estiment les scientifiques. Pourtant elles pourraient entrer en phase d’extinction dans un avenir proche. Cette tendance négative se poursuit tous les jours.

« Le temps de reconnaître l’existence de ce phénomène est déjà passé », notent les auteurs. L’avenir de l’humanité – et non de la planète qui n’est pas dépendant des activités des sapiens dans parcours qui se mesure en millions d’années – repose sur la capacité des nations à déployer ce qui est peut-être le plus grand effort international de l’histoire pour réduire l’impact de leurs activités. Cela nécessite une transformation profonde des valeurs, des attitudes et des comportements. Les auteurs alertent : « C’est maintenant qu’il faut protéger l’intégrité future de la biodiversité et, par conséquent, la persistance de l’humanité. »

Carrefour-Soleil

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