Les États-Unis ont levé lundi l’interdiction d’entrée sur le territoire américain qui ciblait des réfugiés de 11 pays, mais ont en contrepartie durci leurs conditions d’admission, a indiqué le département de la Sécurité intérieure (DHS) dans un communiqué.
Les responsables américains n’ont pas dévoilé la liste des pays concernés, mais il s’agirait de l’Égypte, l’Iran, l’Irak, la Libye, le Mali, la Corée du Nord, la Somalie, le Soudan du Sud, le Soudan, la Syrie et le Yémen, selon les indications d’organismes s’occupant de réfugiés.
Les autorités américaines ont également annoncé un renforcement de la sécurité et des recommandations dans les procédures du Programme américain d’admission des réfugiés (USRAP), notamment le renforcement des vérifications des demandes d’asile et une actualisation régulière de la liste des pays à haut risque ainsi que des critères de sélection des réfugiés.
«Il est d’une importance cruciale que nous sachions qui entre aux États-Unis», a expliqué la patronne du DHS, Kirstjen Nielsen. «Ces mesures de sécurité supplémentaires rendront [la tâche] plus difficile pour les mauvais acteurs d’exploiter notre programme pour les réfugiés et elles s’assureront que nous prenons une approche plus basée sur le risque dans la protection de notre patrie», a-t-elle ajouté.
Les États-Unis avaient annoncé en octobre la suspension de l’interdiction d’entrée des réfugiés, sauf pour ces 11 pays, quatre mois après sa mise en place dans le cadre d’un décret migratoire très controversé. Ce décret controversé, pris au nom de la lutte contre le terrorisme, est entrée en vigueur début décembre après un marathon judiciaire, le texte étant dénoncé comme discriminatoire envers les musulmans.
Un haut responsable de l’administration, qui n’a pas souhaité être identifié, a nié que ces procédures de sécurité renforcées visaient les musulmans.
«Nos procédures d’admission n’ont rien à voir avec la religion», a-t-il dit, ajoutant qu’il n’y avait «rien de bien neuf» dans ces mesures de vérification renforcée pour les pays à haut risque.
Le DHS n’a pas donné de détails sur ces mesures concernant les 11 pays. Tous les demandeurs d’asile doivent fournir des preuves détaillées sur leur histoire et leurs activités et, pour certains, doivent laisser l’administration accéder à leurs comptes sur les réseaux sociaux.
L’administration Trump a également décidé de réduire drastiquement le nombre d’admissions de réfugiés permises aux États-Unis pour 2018. Seulement 45 000 personnes seront admises, contre 53 000 en 2017.
Cette annonce intervient alors que l’administration tente de parvenir à un accord avec l’opposition démocrate sur une limitation de l’immigration légale et un renforcement de la lutte contre les clandestins. Donald Trump a ainsi proposé de régulariser la situation de 1,8 million de jeunes immigrés menacés d’expulsion, en échange du financement par le Congrès d’un mur à la frontière avec le Mexique.
Agences
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