Le réseau Internet sans fil a entamé sa conquête des avions grâce à une technologie développée par la firme britannique Inmarsat. Les compagnies aériennes se l’arrachent.
Les compagnies des États arabes du Golfe, telles Emirates et Qatar Airways ont été les premières à offrir une connexion wifi à bord de leurs appareils. L’américaine JetBlue Airways, ainsi que Norwegian, Turkish Airlines, Air China, China Eastern et Nok Air ont fait de même en 2017, après avoir constaté que les passagers en faisaient un critère de réservation de leur vol, même si le coût n’est pas abordable.
L’offre est gratuite, mais souvent limitée à une dizaine de méga-bytes (Mb). C’est le cas chez Emirates. De quoi visionner environ deux minutes de vidéo en streaming. Passé ce seuil, la connexion est payante : un dollar pour 500 Mb supplémentaires. Ce service n’est pas du tout bon marché. Les prix sont justifiés par le coût élevé de la maintenance. La consommation importante de carburant due aux liaisons satellitaires à haut-débit ne permet pas pour l’instant d’offrir le wifi au prix pratiqué au sol.
Les avions se connectent aux satellites en orbite géostationnaire (576 km environ au-dessus de la planète), au moyen d’une antenne fixée sur le fuselage. Les signaux parviennent aux terminaux des utilisateurs via un routeur embarqué.
Cap sur l’Europe
2018 est l’année de conquête des compagnies européennes par Inmarsat qui a considérablement améliorée sa technologie. Elle vient de signer un partenariat avec l’entreprise allemande Deutsche Telekom pour lancer le concept European Aviation Network(EAN). Il s’agit d’associer « l’internet en vol via satellite avec un réseau terrestre et faire du haut débit dans les avions une réalité pour les appareils de transport régional », comme l’indique Inmarsat dans un communiqué.
Le programme conçu par Inmarsat repose sur un réseau terrestre de trois cents stations installées dans tous les pays de l’Union européenne, ainsi qu’en Suisse et en Norvège. De quoi fournir « aux passagers des compagnies aériennes européennes un accès wifi d’une fiabilité et d’une vitesse sans précédent », selon les dires de Philip Balaam, président d’Inmarsat Aviation.
La Lufthansa (Allemagne), Brussels Airlines (Belgique), Aer Lingus (Irlande) et Vueling (Espagne) sont séduites et font le test à bord de certains de leurs appareils. British Airways propose déjà une formule « wifi sur le vol complet » à 30 euros.
Diversification des revenus
Selon une étude de la London School of Economics, le haut débit dans les airs pourrait gonfler les revenus des compagnies de 30 milliards de dollars d’ici 2035, soit presque doubler leurs bénéfices.
En plus de faire payer ce service aux voyageurs, les compagnies aériennes pourront aussi utiliser la connectivité à large bande pour faire des économies d’entretien en veillant par exemple à ce que des pièces de rechange puissent être demandées en route et rendues disponibles lorsque l’avion atterrit, de quoi minimiser le très cher temps que l’avion passe au sol.
Carrefour-Soleil
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