
Deux études alarmantes suggèrent que l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5°C est peut-être déjà hors d’atteinte, soulignant l’urgence d’une action climatique radicale.
Le compte à rebours climatique s’accélère. Alors que l’année 2024 a enregistré des températures mondiales supérieures de 1,5°C à la normale, des scientifiques tirent la sonnette d’alarme. Selon deux nouvelles études publiées dans Nature Climate Change, il est « pratiquement certain » que la planète a déjà dépassé le seuil critique fixé par l’accord de Paris. Un constat qui sonne comme un glas pour l’avenir de notre environnement.
Les deux études, menées respectivement par Alex Cannon et Emanuele Bevacqua du Centre Helmholtz pour la recherche environnementale en Allemagne, utilisent une méthodologie innovante. Au lieu de se baser sur des températures annuelles, elles analysent une moyenne sur 20 ans, permettant ainsi de mieux comprendre la tendance à long terme du réchauffement climatique. Leurs conclusions sont sans appel : la probabilité que nous restions dans une période de réchauffement supérieur à 1,5°C est une certitude.
Kate Marvel, physicienne à l’Institut Goddard d’études spatiales de la NASA, déclare que « l’objectif de 1,5°C pratiquement mort. » Cette situation est d’autant plus préoccupante que le mois de janvier a été le mois le plus chaud jamais enregistré, malgré l’influence refroidissante du phénomène La Niña.
Cet objectif de 1,5°C est crucial, car il représente la limite au-delà de laquelle les conséquences du réchauffement climatique – l’augmentation de la température moyenne à la surface de la Terre due à l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère – deviennent catastrophiques et irréversibles.
Alex Cannon, chercheur à Environnement et Changement climatique Canada et auteur de l’une des études, souligne que « chaque augmentation du réchauffement au-delà de 1,5 degré Celsius se traduit par une aggravation des phénomènes extrêmes. » Inondations, sécheresses, canicules, tempêtes : les événements climatiques extrêmes se multiplient et gagnent en intensité, menaçant les populations et les écosystèmes.

L’urgence d’une action radicale
Alors, faut-il pour autant baisser les bras ? Les scientifiques sont unanimes : il est encore possible d’agir, mais le temps presse. « Une réduction rapide des émissions à court terme peut limiter le réchauffement maximal et réduire les risques climatiques », martèle Kate Marvel. Pour y parvenir, une seule solution : réduire drastiquement notre dépendance aux combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon), principale source d’émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d’azote).
La transition énergétique – le passage d’un modèle énergétique basé sur les énergies fossiles à un modèle basé sur les énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique, biomasse) – est donc plus que jamais une nécessité. Mais elle ne suffira pas. Il faut également repenser nos modes de production et de consommation, développer des technologies de captage du carbone, et adapter nos sociétés aux impacts du changement climatique.
Face à l’urgence climatique, chaque action compte. Des choix individuels aux politiques publiques, il est temps de prendre nos responsabilités et d’agir ensemble pour préserver l’avenir de notre planète.
Comme le rappelle Kate Marvel, « une réduction rapide des émissions à court terme peut limiter le réchauffement maximal et réduire les risques climatiques. Il n’appartient pas aux scientifiques de décider si cela mérite ou non une action. »
La réalité politique complique cependant cette équation. Les mesures prises par certains gouvernements pour augmenter la production de combustibles fossiles et se retirer des accords climatiques créent des obstacles majeurs aux réductions d’émissions nécessaires.
Carrefour-Soleil
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