Un robot téléguidé se pose sur Mars, dernière avancée du programme spatial chinois

Atterrisseur Tianwen-1 Photo: CNSA

Le robot Zhurong s’est posé avec succès sur la planète rouge, selon l’agence de presse officielle Xinhua. Celle-ci a déclaré samedi 15 mai que l’atterrisseur avait touché le sol martien, citant l’Administration spatiale nationale chinoise, la China National Space Administration (CNSA).

« L’atterrisseur Tianwen-1 s’est posé avec succès dans la zone prédéfinie » sur Mars, avec à bord le robot Zhurong, a indiqué la télévision publique CCTV, qui a diffusé une édition spéciale intitulée « Nihao Huoxing » (Hello Mars), et précisé qu’un signal avait été reçu sur Terre.

L’atterrissage a eu lieu dans une zone de la planète rouge nommée Utopia Planitia, une vaste plaine située dans l’hémisphère Nord de Mars. Le fait de poser un vaisseau spatial en toute sécurité après une traversée infernale de la fine atmosphère martienne est un exploit, que seuls les États-Unis avaient réalisé auparavant.

Avant l’annonce de la bonne nouvelle, les dirigeants de la CNSA nageaient en plein doute, car ils avaient perdu tout contact avec l’engin spatial. En cause, la distance entre Mars et la Terre au moment de l’atterrissage de Zhurong, 318 millions de km environ. Elle a imposé un « temps de latence » de 18 minutes avant que le centre de contrôle de la mission ne reçoive le premier signal du rover.

Il est prévu que Zhurong reste dans l’atterrisseur pour quelques jours de tests de diagnostic avant de descendre une rampe pour explorer les environs de son lieu d’ « atterissage ».

Lancé en 1959 sur initiative du leader révolutionnaire Mao Zedong, le programme spatial chinois s’est accéléré depuis 2011 avec une multiplication inédite de projets pour l’exploration de l’environnement terrestre, de son satellite naturel, la Lune, de Mars et d’autres planètes lointaines.

Objectifs de la mission

D’un poids d’environ 240 kg, Zhurong est équipé de six roues. Il a à peu près la taille des deux rovers martiens Spirit et Opportunity de la NASA (1,8 m de haut). Il est muni de six instruments scientifiques, dont deux caméras panoramiques, un radar à pénétration de sol et un détecteur de champ magnétique. Il dispose également d’un laser qu’il peut utiliser pour contourner les roches et étudier leur composition, ainsi que d’un instrument météorologique pour étudier le climat et la météo sur Mars.

La Chine a déjà une expérience en la matière : elle a fait rouler deux petits robots sur la Lune, les « Lapins de jade » 1 et 2, déposés respectivement en 2013 et 2019. Ces deux engins spatiaux faisaient partie de la mission Chang’e Program qui a réussi à collecter et ramener sur Terre des roches lunaires en décembre dernier.

Comme Perseverance de la NASA, qui s’est posé sur Mars en février, la mission sur Mars du rover chinois vise aussi à chercher d’éventuels signes de vie passée. Zhurong est muni de panneaux solaires pour son alimentation électrique et est censé être opérationnel durant trois mois.

Tianwen-1 et Zhurong sont conçus comme des archétypes technologiques, préparant la concrétisation d’une mission majeure en 2030, dont l’objectif est de ramener sur Terre des échantillons de Mars. La Chine prévoit également de lancer une autre mission de retour d’échantillons sur Mars en 2028, à l’instar de la mission conjointe de la NASA et de l’Agence européenne (ESA) prévue la même année.

C’est un sans-faute pour la CNSA qui prouve par cette réussite qu’elle a une maîtrise du pilotage des engins spatiaux. En une tentative, elle a fait fonctionner avec précision les boucliers thermiques pour protéger Zhurong de la chaleur brûlante de la rentrée dans l’atmosphère de la planète rouge, ainsi que les rétrofusées et les parachutes indispensables au ralentissement suffisant de l’atterrisseur.

Frank Kodbaye

 

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