Le nouveau coronavirus survit jusqu’à 3 jours sur certaines surfaces

Le SRAS-CoV-2 pourrait survivre trois heures dans les aérosols expulsés lors d'un éternuement. Photo: Dmitrii Shironosov

Hors du corps humain, le coronavirus responsable de la pandémie Covid-19 survit trois heures dans les aérosols et trois jours sur les surfaces dures. C’est la conclusion d’une étude américaine publiée le 24 février dans le New England Journal of Medicine.

Huit chercheurs américains issus de différents instituts, dont le prestigieux National Institute of Allergy and Infectious Diseases situé à Hamilton dans le Montana, ont mené une recherche sur la survie de l’agent pathogène du Covid-19 dans différentes situations. Combien de temps le SRAS-CoV-2 résiste-t-il dans les aérosols, ces gouttelettes de moins de cinq micromètres de diamètre que les personnes malades expulsent quand ils éternuent ou postillonnent ? Plus de trois heures. Une durée moins impressionnante que celle enregistrée par une autre équipe de chercheurs qui qui affirmait que le SRAS-CoV-2 pourrait survivre plus au-delà de neuf heures hors du corps humain.

Les chercheurs ont employé une méthode comparative entre le SRAS-CoV-1 (virus responsable de l’épidémie de SRAS en 2003) et le SRAS-CoV-2. Ils ont enregistré une longévité similaire entre les deux virus. Ceux-ci demeurent en vie trois heures dans les aérosols reconstitués en laboratoire au moyen d’un nébuliseur. L’appareil a reproduit les conditions d’humidité et de températures stables, contrairement aux conditions réelles, c’est-à-dire celles que subissent les gouttelettes dans l’air ambiant.

Les tests prouvent que la transmission par aérosols et par objets contaminés est plausible.
Photo: Jean-Paul CHASSENET

Le SRAS-CoV-2 tient plus longtemps sur le plastique et l’acier

Les scientifiques ont aussi testé la persistance des virus sur du cuivre et du carton sec. Ils y restent en vie de 4 à 24 heures. La survie frôle les trois jours sur une surface en plastique ou en acier inoxydable et propre. C’est une constatation inquiétante, dans la mesure où ces deux matériaux sont des principaux composants des équipements hospitaliers.

À l’issue des expériences, une évidence s’impose : le nouveau virus, qui semble se transmettre plus efficacement que le SRAS, n’est toutefois pas plus coriace que son cousin dans l’environnement. La transmission se fait bel et bien, majoritairement, par contacts rapprochés avec un malade.

Toutefois, « nos résultats indiquent que la transmission par aérosols et par objets contaminés (ou « fomites ») est plausible puisque le virus peut rester viable et infectieux dans les aérosols pour plusieurs heures et sur des surfaces pour plusieurs jours (dépendamment de la quantité initiale de virus excrétée). Ces résultats font écho à ceux trouvés pour le SRAS-CoV-1, où ces formes de transmission étaient associées à une propagation nosocomiale et à des événements de super-diffusion » ont commenté les auteurs.

Mais cette étude menée exclusivement en laboratoire souffre d’une grande faiblesse. Elle ne restitue pas la réalité des trajectoires de gouttelettes expulsées par des personnes qui toussent ou éternuent. Les aérosols émis dans ces cas-là sont plus lourds que ceux générés lors des expériences de laboratoire. Ils tombent rapidement au sol. « Le fait que le virus puisse vivre dans ces conditions pendant 3 heures ne signifie pas qu’il se transmet par l’air – soit qu’il reste en suspension si longtemps dans l’air qu’une personne peut l’attraper juste en partageant l’espace avec une personne atteinte. Il n’y a pas d’évidence de transmission par aérosols », a précisé sur les réseaux sociaux Neeltje van Doremalen, coauteure de l’étude.

Mouna Tala

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