Le neuvième secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres est en pleine constitution de son équipe en vue de sa prise de fonction le 1er janvier 2015. La liste de son premier cercle de collaborateurs est dominée par trois femmes qui ont déjà brillé dans les arcanes onusiennes.
Avant de rendre publics les noms de ses premières nominations, Antonio Guterres a dit qu’il construira une équipe qui respecte ses promesses sur la question de l’égalité des sexes et la diversité. Amina Mohammed, actuelle ministre nigériane de l’environnement et grande actrice des négociations lors de l’élaboration des Objectifs de développement durable (ODD) sera la numéro deux de l’ONU. C’est un retour au Palais de Verre ; elle y était déjà auprès de Ban Ki-moon, en charge de la planification du développement pour l’Agenda 2030.
Avant de rejoindre l’ONU, Amina Mohammed a travaillé pour trois administrations successives au Nigeria, en exerçant les fonctions de conseillère spéciale pour les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Elle a aussi côtoyé le monde académique en tant que chargée de cours sur des questions de développement à l’Université de Columbia (New York) et en mettant à contribution son expertise dans plusieurs comités consultatifs multilatéraux. Mère de six enfants, Amina Mohammed a poursuivi ses études supérieures dans son pays natal, le Nigeria, et en Grande Bretagne.
Antonio Guterres a aussi nommé la diplomate brésilienne Maria Luiza Ribeiro Viotti comme cheffe de son cabinet. Mme Ribeiro Viotti est actuellement la sous-secrétaire chargée de la région Asie-Pacifique au ministère des affaires étrangères brésilien. C’est une diplomate qui a trente ans d’expérience. Elle a servi auparavant son pays en tant qu’ambassadrice du Brésil en Allemagne (2013-2016). Elle était la représentante permanente du Brésil à l’ONU (New-York) de 2007 à 2011.
Le nouveau patron de l’ONU a créé un nouveau poste de Conseiller spécial pour y placer Kyung-wha Kang, originaire de la Corée du Sud et grande connaisseuse de la machine onusienne. Madame Kang est actuellement la patronne de l’équipe de transition du nouveau secrétaire général. Elle a exercé auparavant les fonctions d’assistante du secrétaire général pour les affaires humanitaires depuis 2013. De 2007 à 2013, elle exerçait la fonction de Haut-commissaire adjoint aux droits de l’homme.
Réponse au lobbying féministe
Ces trois nominations constituent un premier gage de bonne volonté de la part d’Antonio Guterres qui a promis de faire des Nations unies un exemple de parité. Une promesse proclamée au début du millénaire mais qui n’a jamais connu un début de concrétisation.
En effet, la désignation de l’ancien chef du gouvernement portugais n’a pas du tout plu aux mouvements féministes qui ont mené une longue campagne pour que le neuvième secrétaire général de l’ONU soit une femme. Le groupe « Friends for Gender Parity », qui regroupent les féministes de plus de 66 pays, envisage de surfer sur la dynamique de leur campagne de lobbying pour que l’ONU recrute plus de femmes aux postes de responsabilité.
A l’heure où Antonio Guterres s’apprête à prendre les rênes de l’ONU, les femmes n’occupent que 34% des postes placés sous la responsabilité directe du secrétaire général. Il y a du pain sur la planche.
Mouna Tala
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