La moitié des grands lacs de la planète sont en train de s’assécher

Le réchauffement climatique et la surconsommation: deux causes majeures du déclin des lacs naturels.

Le réchauffement climatique et la surconsommation de l’eau sont à l’origine d’environ 56 % du déclin des lacs naturels.

Selon une étude publiée le 18 mai dans la revue Science, plus de la moitié des grands lacs et réservoirs de la planète ont diminué depuis le début des années 1990, principalement en raison du changement climatique, ce qui intensifie les inquiétudes concernant l’eau destinée à l’agriculture, à l’énergie hydroélectrique et à la consommation humaine.

Une équipe de chercheurs internationaux a constaté que certaines des sources d’eau douce les plus importantes du monde dont la mer Caspienne et le lac Titicaca ont perdu de l’eau à un rythme cumulé d’environ 22 gigatonnes par an pendant près de trois décennies. Cela représente environ 17 fois le volume du lac Mead, le plus grand réservoir des États-Unis.

Fangfang Yao, hydrologue à l’université de Virginie, qui a dirigé l’étude, a déclaré que 56 % du déclin des lacs naturels était dû au réchauffement climatique et à la consommation humaine, le réchauffement représentant « la part la plus importante. »

Les chercheurs pensent généralement que les zones arides de la planète deviendront plus sèches sous l’effet du changement climatique, et que les zones humides deviendront plus humides, mais l’étude a révélé une perte d’eau significative même dans les régions humides. « Ce phénomène ne doit pas être négligé », a déclaré l’hydrologue.

Les scientifiques ont évalué 1972 plus grands lacs du monde, couvrant 3 % de la surface terrestre, à l’aide de mesures satellitaires combinées à des modèles climatiques et hydrologiques.

Ils ont constaté que l’utilisation humaine non durable, les changements dans les précipitations et le ruissellement, la sédimentation et la hausse des températures ont fait baisser le niveau des lacs à l’échelle mondiale, 53 % d’entre eux enregistrant un déclin entre 1992 et 2020.

Un quart de la population mondiale est menacé

Près de 2 milliards de personnes, qui vivent dans un bassin lacustre en voie d’assèchement, sont directement touchées et de nombreuses régions ont été confrontées à des pénuries ces dernières années.

« Un quart de la population mondiale est alimenté par des lacs en voie d’assèchement, ce qui souligne l’importance d’améliorer la gestion de l’eau », a déclaré Fangfang Yao.

Ces lacs représentent 87 % de l’eau douce liquide de surface de la Terre. L’enquête fournit aux gestionnaires de l’eau des données sur les tendances mondiales afin d’entamer des efforts de conservation de l’eau.

« À l’échelle mondiale, il faut des estimations fiables du niveau et du volume des lacs », a déclaré Balaji Rajagopalan, coauteur de l’étude et membre du CIRES. « Grâce à cette nouvelle méthode, nous sommes en mesure de fournir des informations sur l’évolution du niveau des lacs à l’échelle mondiale dans une perspective plus large», a-t-il souligné.

À l’avenir, Fangfang Yao a indiqué que les chercheurs pourraient répéter la méthodologie de cette étude en utilisant la typographie satellitaire pour maintenir une base de données sur les niveaux de stockage de l’eau dans les lacs.

Les scientifiques et les militants écologistes affirment depuis longtemps qu’il est nécessaire d’empêcher le réchauffement de la planète de dépasser 1,5 degré Celsius pour éviter les conséquences les plus catastrophiques du changement climatique. La planète se réchauffe actuellement à un rythme d’environ 1,1 °C.

L’étude révèle que l’utilisation humaine non durable a asséché des lacs tels que la mer d’Aral en Asie centrale et la mer Morte au Moyen-Orient, tandis que les lacs d’Afghanistan, d’Égypte et de Mongolie ont été touchés par la hausse des températures, qui peut accroître la perte d’eau.

Le niveau des eaux a augmenté dans un quart des lacs, souvent en raison de la construction de barrages dans des régions reculées telles que le plateau tibétain intérieur, les grandes plaines du nord et la vallée du grand rift. Environ un tiers de la diminution totale de tous les lacs en voie d’assèchement est compensé par des augmentations du stockage dans d’autres lacs.

Ces augmentations de stockage sont principalement dues à des changements dans les précipitations et le ruissellement et, dans une moindre mesure, à des changements de température et à une réduction de l’utilisation de l’eau par l’homme. Par exemple, le lac Sevan en Arménie a connu une tendance à l’augmentation du stockage en raison de l’application de lois de conservation sur le prélèvement d’eau depuis les années 2000.

Carrefour Soleil

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