Record de chaleur en janvier 2016

Record de chaleur en janvier 2016

D’après l’agence américaine National Aeronautics and Space Administration (NASA), le mois de janvier 2016 a été le plus chaud depuis 1880. Avec +1,15°C au-dessus de la moyenne du vingtième siècle. Cette hausse confirme le niveau exceptionnel du phénomène El Niño.

Janvier 2016 arrive largement au-dessus du précédent record de 2007 avec 0,17°C de plus. Comme en 2007, ce record est en partie dû au phénomène El Niño : le largage de la chaleur emmagasinée dans l’océan Pacifique favorise des températures élevées à la surface de (presque) toute la planète. C’est le quatrième mois consécutif avec une anomalie de plus d’un degré, un seuil qui n’avait jamais été franchi avant 2015.

En janvier 2016, l’hémisphère nord et l’hémisphère sud ont connu les anomalies les plus importantes depuis le début des relevés en 1880.
Le record est aussi dû aux gaz à effet de serre, qui continuent à s’accumuler à un rythme soutenu dans l’atmosphère. Car El Niño n’explique pas tout : l’épisode de 1997/98 fut au moins aussi fort que le phénomène 2015/16.
La température à la surface de la planète fut en janvier 1998 de +0,63°C par rapport à la moyenne du vingtième siècle. Un record pour l’époque qui fait pâle figure comparé au +1,15°C de janvier 2016. La différence c’est qu’entre temps, la concentration de CO2 dans l’atmosphère est passée de 365 parties par million (ppm) à 402 ppm.
Les anomalies pourraient encore augmenter dans les mois à venir. Elles devraient ensuite retomber vers des valeurs moins exceptionnelles dans la seconde partie de 2016, si l’on se base sur ce qui c’est passé lors des précédents El Niño. Cependant, on peut observer dans les annales de températures que le refroidissement ne compense pas le coup de chaleur initial.
El Niño ne fait que larguer dans l’atmosphère une partie de la chaleur phénoménale emmagasinée par l’océan, tandis que La Niña aurait l’effet inverse. La Niña est liée à un renforcement des alizés dans l’océan Pacifique Ouest qui, déplaçant encore plus les eaux chaudes de surface de cette région en direction du continent asiatique, provoquent un renforcement de la remontée d’eau amenant ainsi en surface plus d’eau froide qu’à l’accoutumée.

Tendance en escalier

Le réchauffement de la planète semble suivre une tendance en escalier en lien avec les oscillations du Pacifique et les émissions de gaz à effet de serre.
Si maintenant, on veut voir où se situe janvier 2016 par rapport aux objectifs de la COP21, il faut prendre comme base de référence la période 1880-1899. Par rapport à cette base, que l’on peut considérer comme représentative de l’ère préindustrielle, janvier est marqué par un réchauffement de 1,47°C.
La communauté internationale s’est fixée comme objectif de contenir le réchauffement sous les 2°C d’ici là fin du 21è siècle. Sous la pression des États insulaires menacés par la montée des eaux, un objectif de limiter à 1,5°C à été présenté comme préférable. Des doutes avaient été alors émis par des scientifiques et divers observateurs quand à la faisabilité d’une tel objectif.
Depuis, El Nino a rechauffé la surface de la planete de manière significtive pour culminer à +1,47°C. En janvier 2016, l’objectif le plus ambitieux de la COP21 est déjà en passe d’être dépassé. Certes, il ne s’agit que de la valeur atteinte sur un mois alors que la COP21 visait une moyenne annuelle.

Extrait de l’article de Johan Lorck

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