Il y a deux ans, la National Aeronautics and Space Administration (NASA) avait fait fantasmer le monde en annonçant la découverte de l’eau liquide sur la planète rouge, images à l’appui. Une nouvelle étude remet en cause cette thèse.
Sept chercheurs ont pris le temps de réexaminer les preuves brandies par la NASA, dont les images à haute définition prises par la sonde Orbiter. Leurs conclusions battent en brèche la sensationnelle annonce. Les stries visibles sur les clichés ne sont en fait que des traces laissées par des avalanches de sable et de poussière. L’article détaillant leurs travaux est publié dans la revue Nature Geoscience.
Appelées Recurring Slope Lineae (RSL), soit Pentes récurrentes linéaires, en français, ces stries sont constituées de grains secs qui glissent sur les flancs de dunes affaissées.
Quand les stries atteignent des zones plates, on observe une nette rupture des lignes. À partir de ce postulat, les chercheurs ont tiré la conclusion suivante : de telles ruptures ne sont pas caractéristiques de flux laissés par des courants d’eau.
L’énigme des lignes foncées
Les chercheurs ont toutefois précisé qu’ils ignorent pour l’instant pourquoi des lignes foncées apparaissent sur la surface de la planète rouge et disparaissent lorsque viennent des saisons chaudes ou froides. Ils ont essayé de résoudre le problème en émettant plusieurs hypothèses.
La première suggère que les variations de couleur constitueraient l’effet visuel des flux de grains de sable, en raison de leur taille et des effets de rugosité des plans.
La deuxième soutient que les couleurs seraient liées à des réserves de sels humides soumises à des cycles d’évaporation. Sur ce point, les scientifiques se montrent très prudents. Ils espèrent néanmoins avoir des réponses plus précises lorsque des robots d’exploration seront capables d’entamer une étude directe des sites concernés.
Cette étude indique finalement que Mars, en l’état actuel des connaissances disponibles, ne dispose pas de réserves d’eau liquide en quantité suffisante en surface. L’espoir renaîtra, peut-être, le jour où des appareils performants pourront explorer le sous-sol martien. Des analyses de données envoyées par le robot Curiosity ont renforcé l’hypothèse selon laquelle l’eau liquide serait présente sous certains dépôts sédimentaires.
En revanche, l’eau existe bel et bien sous forme de glace sur les deux pôles. Mais le Traité de l’espace adopté en 1967 (article IX) interdit toute mission d’exploration, humaine ou non, à proximité de ces sources d’eau extraterrestre. L’interdiction vise à éviter toute contamination avec des organismes vivants venant de la Terre.
Frank Kodbaye
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