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Six ans après l’accident de Fukushima au Japon, la filière nucléaire semble être revigorée. Elle prétend plus que jamais jouer un rôle central dans le mix énergétique à l’ère du développement durable, malgré les critiques de plus en plus acerbes des militants anti-nucléaires au sujet de la sureté.
La « sortie du nucléaire », envisagée un temps par plusieurs pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), est de moins en moins un impératif. Dans certains pays d’Europe (France, Suisse…), les opérateurs tergiversent autour du démantèlement de vieilles centrales ayant atteint l’âge limite, en invoquant la « facture énergétique » qui prendrait l’ascenseur en cas d’exclusion de l’atome du mix énergétique.
L’argument financier n’est pas la seule arme des pro-nucléaires ; l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur le changement climatique a paradoxalement renforcé la conviction de ceux-ci : Ils communiquent abondamment sur le rôle central mais non-majoritaire de cette énergie qui va contribuer significativement à la réduction des émissions de dioxyde de carbone et à répondre efficacement à la demande mondiale croissante en électricité.
Des demandes de permis de construire de nouvelles centrales nucléaires pullulent aux États-Unis, en Europe et en Asie. Environ 30 pays ont actuellement recours à l’énergie nucléaire. Le club de pays amoureux de l’atome est en passe de s’agrandir considérablement avec des projets annoncés au Proche-Orient (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Jordanie), en Amérique latine (Uruguay, Bolivie, Venezuela) et en Afrique (Nigeria, Égypte, Ghana).
Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, vient d’appuyer cette tendance en affirmant que son agence est prête à « aider ses 168 États membres à utiliser la science nucléaire et la technologie pour produire l’électricité décarbonée pour le développement et répondre aux effets de changement climatique. »
La relance du nucléaire dans le monde est tirée par la Chine, qui prévoit de dépasser en 2035 la puissance cumulée actuelle des réacteurs américains et russes.
Frank KODBAYE
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